Présentation
Au Nord du Périgord Noir, à l’Est du département de la Dordogne, la commune “Les Farges” est bordée au Sud par la Vézère.
D’une superficie de 814 ha, elle jouxte au Nord la commune du Lardin-Saint-Lazare, au Nord/Nord-Ouest celle de La Bachellerie, à l’Est celle de Condat-Sur-Vézère et au Sud celle d’Aubas. Elle est distante d’environ 50 km de Périgueux, de 40 km de Brive-La-Gaillarde, de 7 km de l’A89, de 6 km de Montignac-Lascaux et de 30 km de Sarlat-La-Canéda.
Les Farges sont situés dans le canton de la Vallée de l’Homme et depuis le 1er janvier 2014 adhère à la Communauté de Communes de la Vallée de l’Homme qui regroupe 26 communes. Au 1er janvier 2017, la CCVH regroupera 28 communes. www.cc-valleedelhomme.fr
Cette commune enregistre une progression démographique sensible : 159 habitants en 1975, 323 en 2010. Cela est dû essentiellement à l’installation de nouveaux arrivants, jeunes couples avec enfants, retraités souvent venus du Nord.
La distribution de la population dans l’espace est très inégale. Au centre, plus d’une centaine de personnes habite dans ou autour du bourg, dans les lieux-dits : La Grèze, Les Grézoux, ou encore Les Tuillières.
Au Sud, aux Communaux et le Cheylard-bas, des maisons anciennes et nouvelles jalonnent le chemin parallèle à la D46 qui mène à la butte du Cheylard coiffée d’un château du XVème siècle, propriété privée, et des vestiges, maintenant sauvegardés, d’une église du XIème siècle, patrimoine communal.
A l’extrémité Nord de la commune, depuis les hameaux du Mas de Léroux et de La Boissière, le même schéma de développement s’est accentué, à savoir des maisons neuves qui “remplissent” l’espace. La proximité de l’A89, du Lardin-Saint-Lazare avec son usine, ses commerces, ses services expliquent cet essor récent.
En dehors de ces noyaux de développement, l’espace communal comprend encore de vastes zones de bois, de pelouses de causse qui donnent un environnement de qualité qu’il faut protéger.
Les Farges, autrefois petite communauté agricole, est devenue une commune rurale surtout résidentielle. Aujourd’hui, 85% des habitants exerçant une activité professionnelle travaillent en dehors, surtout au Lardin-Saint-Lazare, mais aussi à Montignac, Terrasson Lavilledieu, Sarlat-La-Caneda et même Brive-La-Gaillarde ou Périgueux. Il n’y a plus qu’une seule exploitation agricole.
Localisation - Géographie
Géographiquement, c’est une commune au relief accidenté, qui s’étend sur des plateaux calcaires dominant d’une centaine de mètres la vallée du Cern au Nord, et la vallée de la Vézère à l’Est.
Le paysage est marqué par un relief en creux et bosses qui multiplie les points de vue et les belvédères.
A l’Est de la D46 dominent des calcaires jurassiques très durs, aux sols minces, sculptés en collines grisâtres avec des pelouses, de petits bois, quelques champs de céréales ou quelques truffières. C’est un vaste domaine quasi désert fréquenté par les chasseurs et les randonneurs.
A l’Ouest de la D46, s’imposent des calcaires crétacés, modelés en buttes, en croupes, en promontoires et parfois recouverts de sable et de graviers venus jadis du Limousin.
Dans l’ensemble, ici, les terres agricoles bénéficient de sols plus profonds, “argiles de décalcification”, et portent céréales, vignes, arbres fruitiers et prairies. Mais, de plus en plus, la déprise agricole se marque dans le paysage par la progression des bois ou encore, par la présence de maisons neuves.
Histoire du village
“L’histoire des Farges commence au Cheylard”, c’est ainsi que commence le livre de Paulette Fourniau, “Les Farges, une communauté rurale en Périgord Noir”, publié aux éditions “Les Indes Savantes”, en vente à la mairie. C’est un document fondamental qui retrace la vie des Farges des origines à nos jours.
En effet, le petit village du Cheylard, sur sa butte à 250 m, dominant la vallée de la Vézère est le 1er noyau de peuplement. Un texte du XVIIème siècle évoque la paroisse du Chalar ou Cheylard. Le village se développe autour de son église du XIème – XIIème siècle, dédiée à Saint Barhélémy et de son château mentionné seulement au XVème siècle, mais qui a sans doute succédé à une construction fortifiée érigée sur ce bastion.
Trois recensements donnent une idée de l’importance du village : celui du Prince Noir en 1365 donne 30 feux (environ 150 personnes), celui de 1402 ordonné par Louis d’Orléans, 135 habitants, c’est là qu’est mentionné le mas Las Fargas plus au Nord ; le dernier dénombrement en 1502, celui des Albret mentionne seulement 20 feux et spécifie que le village est “sans nul gentilhomme”. Triste constat qui fait du Cheylard, marqué par la guerre de Cent ans, une des plus pauvres paroisses de la seigneurie de Montignac, puis a continué à payer son tribut aux malheurs du temps : guerres de religion, soulèvements ruraux auxquels s’ajoutent les charges seigneuriales et les impôts.
Alors que le village du Cheylard périclite, le centre de la vie se déplace plus au nord, aux Farges, sans doute déjà plus peuplé et plus prospère que l’ancienne paroisse. Malgré les mauvaises récoltes, les fièvres et les épidémies, le village se développe surtout dans la 2ème moitié du 18è siècle, la population croît : 316 habitants en 1836, 345 en 1856. Pour l’essentiel, elle est formée de petits propriétaires qui exploitent leurs prés, champs et vignes. Deux domaines plus importants ont dû faire travailler quelques métayers, journaliers, celui de la famille de “l’Estable” à la Bertrinie (dont on en retrouve aucune trace dans la toponymie actuelle) et celui des “Rupin”, seigneurs de Puymège. La stabilité sociale n’est pas perturbée par la Révolution de 1789. Les nouvelles limites communales (814 ha) reprennent à peu près le tracé de l’ancienne paroisse. Tout au long du 19è siècle, les municipalités, avec peu de moyens régleront en 1860 la question du nouveau cimetière, et surtout décideront la construction de l’école achevée en 1883, puis fermée en 1969. Quant au problème de l’eau, il fut définitivement réglé par l’arrivée tardive de l’eau courante en 1976.
La polyculture vivrière continue à marquer les paysages de la commune : céréales, légumes, châtaigniers, noyers et même arbres truffiers. Quant à la vigne développée surtout après 1830, elle apporte une relative prospérité qui s’effondre avec l’arrivée du phylloxéra dès 1879.
La crise du phylloxéra aura de lourdes conséquences : baisse durable de la population (147 habitants en 1931, 136 en 1962), mais la société paysanne a disparu et avec elle, la vie traditionnelle faite de contraintes, mais aussi d’échanges et de solidarité indispensables dans ce modeste village. Toujours pas d’école, pas de commerce, un seul agriculteur, mais de nouveaux venus, jeunes ou moins jeunes, qui veulent vivre ici et à qui la commune doit apporter des réponses en matière d’aménagement et de vie sociale.