Alors que le village du Cheylard périclite, le centre de la vie se déplace plus au nord, aux Farges, sans doute déjà plus peuplé et plus prospère que l’ancienne paroisse. Malgré les mauvaises récoltes, les fièvres et les épidémies, le village se développe surtout dans la 2ème moitié du 18è siècle, la population croît : 316 habitants en 1836, 345 en 1856. Pour l’essentiel, elle est formée de petits propriétaires qui exploitent leurs prés, champs et vignes. Deux domaines plus importants ont dû faire travailler quelques métayers, journaliers, celui de la famille de “l’Estable” à la Bertrinie (dont on en retrouve aucune trace dans la toponymie actuelle) et celui des “Rupin”, seigneurs de Puymège. La stabilité sociale n’est pas perturbée par la Révolution de 1789. Les nouvelles limites communales (814 ha) reprennent à peu près le tracé de l’ancienne paroisse. Tout au long du 19è siècle, les municipalités, avec peu de moyens régleront en 1860 la question du nouveau cimetière, et surtout décideront la construction de l’école achevée en 1883, puis fermée en 1969. Quant au problème de l’eau, il fut définitivement réglé par l’arrivée tardive de l’eau courante en 1976.
La polyculture vivrière continue à marquer les paysages de la commune : céréales, légumes, châtaigniers, noyers et même arbres truffiers. Quant à la vigne développée surtout après 1830, elle apporte une relative prospérité qui s’effondre avec l’arrivée du phylloxéra dès 1879.
La crise du phylloxéra aura de lourdes conséquences : baisse durable de la population (147 habitants en 1931, 136 en 1962), mais la société paysanne a disparu et avec elle, la vie traditionnelle faite de contraintes, mais aussi d’échanges et de solidarité indispensables dans ce modeste village. Toujours pas d’école, pas de commerce, un seul agriculteur, mais de nouveaux venus, jeunes ou moins jeunes, qui veulent vivre ici et à qui la commune doit apporter des réponses en matière d’aménagement et de vie sociale.