Histoire du village

“L’histoire des Farges commence au Cheylard”, c’est ainsi que commence le livre de Paulette Fourniau, “Les Farges, une communauté rurale en Périgord Noir”, publié aux éditions “Les Indes Savantes”, en vente à la mairie. C’est un document fondamental qui retrace la vie des Farges des origines à nos jours.

En effet, le petit village du Cheylard, sur sa butte à 250 m, dominant la vallée de la Vézère est le 1er noyau de peuplement. Un texte du XVIIème siècle évoque la paroisse du Chalar ou Cheylard. Le village se développe autour de son église du XIème – XIIème siècle, dédiée à Saint Barhélémy et de son château mentionné seulement au XVème siècle, mais qui a sans doute succédé à une construction fortifiée érigée sur ce bastion.

Trois recensements donnent une idée de l’importance du village : celui du Prince Noir en 1365 donne 30 feux (environ 150 personnes), celui de 1402 ordonné par Louis d’Orléans, 135 habitants, c’est là qu’est mentionné le mas Las Fargas plus au Nord ; le dernier dénombrement en 1502, celui des Albret mentionne seulement 20 feux et spécifie que le village est “sans nul gentilhomme”. Triste constat qui fait du Cheylard, marqué par la guerre de Cent ans, une des plus pauvres paroisses de la seigneurie de Montignac, puis a continué à payer son tribut aux malheurs du temps : guerres de religion, soulèvements ruraux auxquels s’ajoutent les charges seigneuriales et les impôts.

Alors que le village du Cheylard périclite, le centre de la vie se déplace plus au nord, aux Farges, sans doute déjà plus peuplé et plus prospère que l’ancienne paroisse. Malgré les mauvaises récoltes, les fièvres et les épidémies, le village se développe surtout dans la 2ème moitié du 18è siècle, la population croît : 316 habitants en 1836, 345 en 1856. Pour l’essentiel, elle est formée de petits propriétaires qui exploitent leurs prés, champs et vignes. Deux domaines plus importants ont dû faire travailler quelques métayers, journaliers, celui de la famille de “l’Estable” à la Bertrinie (dont on en retrouve aucune trace dans la toponymie actuelle) et celui des “Rupin”, seigneurs de Puymège. La stabilité sociale n’est pas perturbée par la Révolution de 1789. Les nouvelles limites communales (814 ha) reprennent à peu près le tracé de l’ancienne paroisse. Tout au long du 19è siècle, les municipalités, avec peu de moyens régleront en 1860 la question du nouveau cimetière, et surtout décideront la construction de l’école achevée en 1883, puis fermée en 1969. Quant au problème de l’eau, il fut définitivement réglé par l’arrivée tardive de l’eau courante en 1976.

La polyculture vivrière continue à marquer les paysages de la commune : céréales, légumes, châtaigniers, noyers et même arbres truffiers. Quant à la vigne développée surtout après 1830, elle apporte une relative prospérité qui s’effondre avec l’arrivée du phylloxéra dès 1879.

La crise du phylloxéra aura de lourdes conséquences : baisse durable de la population (147 habitants en 1931, 136 en 1962), mais la société paysanne a disparu et avec elle, la vie traditionnelle faite de contraintes, mais aussi d’échanges et de solidarité indispensables dans ce modeste village. Toujours pas d’école, pas de commerce, un seul agriculteur, mais de nouveaux venus, jeunes ou moins jeunes, qui veulent vivre ici et à qui la commune doit apporter des réponses en matière d’aménagement et de vie sociale.

 

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